De l’Aïkido moderne à l’Aïkibudo
En 1974, Maître Alain Floquet, entouré de ses élèves, enseignants et pratiquants attachés à son enseignement et notamment de Claude Jalbert, ancien Président de l’école Aikido-Yoseikan, créa le C.E.R.A. (Cercle d’Étude et de Recherche en Aiki et Kobudo) afin de préserver l’originalité et la pérennité de l’Aikido-Jujutsu du Maître Mochizuki Minoru ainsi que de poursuivre son œuvre de création, conciliant l’élaboration et l’évolution permanente d’un art martial moderne, et l’attachement aux fondements éthiques et techniques de la tradition martiale.
A son tour, en 1974, Maître Mochizuki Hiroo créa la Fédération Française de Yoseikan Budo pour y accueillir la nouvelle discipline qu’il créa sous ce nom, en hommage à son père.
En 1978, le Maître Mochizuki Minoru, Directeur pour l’Aïkido au sein de la Fédération Internationale des Arts Martiaux, sise à Tokyo, délivra à Alain Floquet Shihan le 7e Dan d’Aikido , et le titre de Kyoshi, le faisant ainsi son représentant direct dans la pratique de l’Aïkido pour l’Europe. En 1990, il lui remit au titre de la Nippon Budo Kokusaï Renmei (Fédération Internationale du Nippon Budo), avec son 8e dan, le titre de Hanshi(VIII).
En 1982, lors d’un cocktail organisé en l’honneur du Maître Mochizuki Minoru par l’U.N.A. (Union National d’Aïkido) de la F.F.J.D.A., en la présence et à la demande de ses représentants officiels dont les maîtres Tamura et Nocquet, représentants l’Aïkido Aïkikaï en France et de Monsieur Bonnefond, le Maître Mochizuki Minoru dit à Alain Floquet : » ce que tu pratiques n’est pas de l’Aïkido « . Celui-ci répondit : » je sais, c’est votre enseignement « . Le Maître lui dit encore : » il faut que tu changes de nom « . Il fut alors proposé à Alain Floquet l’appellation » aïkijujutsu « . Il répondit » non « . Quelqu’un lança : » Yoseikan Budo ! « . Deux » non » firent écho, ceux d’Alain Floquet et d’Hiroo Mochizuki. Alain Floquet proposa alors celui qu’il avait en tête depuis quelques années déjà et qui compose idéalement le sens, l’esprit et le fond de sa pratique : » Aï » » ki » » bu » » do « . C’est ainsi qu’il choisit de nommer sa pratique et l’Art qui en découle » AIKIBUDO « , proposition qui reçu l’aval de ses interlocuteurs.
De facto, l’Aïkibudo fut l’art de Maître Floquet dont l’Aikido-Jujutsu du Yoseikan fut l’élément structurel fondamental.
En 1983, fut créé la Fédération Française d’Aïkido, d’Aikibudo et Affinitaires (F.F.A.A.A.) avec l’aval du Ministère de tutelle, au sein de laquelle Alain Floquet fut nommé naturellement responsable technique pour l’Aïkibudo.
Maître Alain Floquet a su perpétuer la tradition martiale et l’originalité des grandes écoles représentées par ses Maîtres, s’inscrivant ainsi dans l’héritage culturel et martial du Japon ancien et dans la lignée des grands noms du Budo japonais qui ont inscrit leur marque dans l’Histoire de leur Pays.
Les contacts constants qu’Alain Floquet entretint durant de longues années avec le Maître Mochizuki Minoru pour l’Aïkido-Jujutsu et sa part de Katori Shinto ryu qu’il dénomma Yoseikan Shinto ryu, avec le Maître Sugino Yoshio pour le Katori Shinto ryu traditionnel et le Maître Takéda Tokimune pour le Daïto ryu Aïkijujutsu originel, sont les garants de la continuité à un très haut niveau de ce que les Japonais, eux-mêmes, considèrent comme un bien culturel.
Telle est, racontée très succinctement, l’aventure historique de l’Aïkibudo où se croisent et se confondent dans sa période antérieure au XXe siècle, légendes, mythes et histoires vécues.
Enfin, pour retirer le plus grand avantage de ce livre, il convient bien évidemment que son lecteur soit également un acteur et qu’il sache aussi que la pratique assidue de cet Art Martial qu’est l’Aïkibudo le fera entrer dans un cercle où l’AMITIÉ et le RESPECT de chacun sont les éléments dominants.